Peut-on fait confiance à nos premières impressions ? Elles se présentent à nous à chaque nouvelle rencontre et permettent d’évaluer la personnalité de nos interlocuteurs. Reste à savoir si nous pouvons nous fier à elles. D’après la recherche, il semblerait que ce soit le cas. Sous certaines conditions…

 

Selon le contexte…

Notre cerveau analyse des informations de manière constante et nous transfère ses données en temps réel. Lorsque nous entrons en contact avec les gens, nous évaluons leur personnalité afin de définir la qualité du relationnel et mieux comprendre leurs intentions.

Certaines recherches ont établi que nos impressions sont généralement précises lors de rencontres et de discussions où les enjeux sont faibles. Mais ces mêmes impressions seraient moins crédibles lorsque nous sommes dans des situations à forts enjeux personnels ou professionnels.

Des chercheurs ont réuni 372 participants. Chacun a dû remplir un questionnaire en détaillant sa propre personnalité, doublé d’un descriptif venant d’un ami proche ou d’un membre de la famille.

Les participants, qui ne se connaissaient pas, ont eu un échange de 3 minutes entre eux. Après chaque rencontre, ils ont évalué la personnalité des uns et des autres.

Les résultats ont montré qu’une partie des participants s’est montrée précise dans son évaluation. L’autre tranche des participants s’est retrouvée en difficulté pour analyser certains individus.

 

… et la personnalité des gens

Les participants qui ont eu des difficultés d’analyse ont expliqué que certaines personnes étaient plus faciles à lire que d’autres. Même lors d’une interaction très rapide, les interlocuteurs qui ont une bonne estime d’eux-mêmes, en confiance et qui sont satisfaits de leur vie, s’avèrent être perçus avec beaucoup plus de facilité.

Ainsi, lorsque nous sommes plus en harmonie avec nous-mêmes, nous serions alors plus faciles à lire car plus authentiques dans notre manière d’être. Mais d’autres personnes peuvent être complexes à définir pour certaines raisons :

  • elles ne souhaitent pas être « lues » comme un livre ouvert
  • elles ont appris à se « camoufler » pour se protéger
  • pour désorienter leurs interlocuteurs
  • pour cacher leurs véritables motivations
  • les personnes autistes peuvent être difficiles à lire, tout comme les personnes ayant un trouble de la personnalité

 

Les premières impressions sont rapides…

Et surtout tenaces ! Elles peuvent perdurer durant des mois même en présence de preuves contradictoires et ce jugement sur l’autre peut impacter la relation.

Beaucoup cherchent à savoir sur quoi se base ces premières impressions. Cela varie selon les individus. Nous pouvons aussi bien être influencés par le physique, les habits, l’habitation, l’odeur, la voix, les expressions faciales, le langage non verbal…

Notons également que lors d’un premier échange avec quelqu’un, nous n’avons encore crée aucun lien. Certains spécialistes du comportement pensent que cela pourrait renforcer la précision de nos premières impressions. Un concept qui pourrait s’avérer plus difficile lorsqu’une connexion vient s’établir au fil du temps. La perception de l’autre pourrait s’avérer inexacte en raison des sentiments qui émergent en faisant connaissance avec l’interlocuteur.

Mais de manière générale, il apparaît que même si nos premières impressions semblent très précises dans certains contextes, n’oublions pas qu’elles peuvent aussi être erronées. D’où l’intérêt de rester vigilants face à ce que nous ressentons. Prenons un exemple qui revient souvent : beaucoup parmi nous disent se concentrer sur les visages des gens qu’ils croisent. Ce même visage peut nous induire en erreur, volontairement ou pas. D’autant plus que d’une situation à l’autre, un visage change et tout comme notre corps, il évolue avec le temps. Il ne peut donc être à lui seul une source d’informations unique dans l’analyse du caractère d’une personne.

Ayons toujours conscience que nous évaluons les autres sur une base fondée sur des impressions. Il peut donc être utile de se référer à un faisceau d’indices autre que les apparences.

Et je conclurai par une autre petite vigilance sur les premières impressions, cette fois dans le monde numérique : les erreurs d’interprétation y sont plus nombreuses que dans la vie réelle. Une photo ne raconte pas tout, surtout à l’ère de la manipulation de l’image.

SB.

  • Source : Journal of Research in Personality, 2020

Vous avez apprécié cet article ? Partagez-le avec votre réseau

No responses yet

    Laisser un commentaire

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Lire les articles précédents :
    📹 Visio Retex Agora DSI et RSSI – « Le mensonge numérique »

    Découvrez la visioconférence sur le mensonge numérique avec l’Agora Managers, en direction des DSI et RSSI.

    Fermer