Les hommes et les femmes ont, généralement, des manières différentes de tuer leurs victimes. La recherche s’intéresse de près à cette spécificité du crime, notamment au niveau des tueurs en série. Un constat qui peut permettre de mieux orienter une enquête criminelle vers un coupable masculin ou féminin.

 

Les différences criminelles entre les sexes

Dans l’histoire du crime, il apparaît que les tueurs en série masculins ont plutôt tendance à « chasser » des victimes qu’ils ne connaissent pas, alors que les tueuses en série se concentrent davantage sur des victimes qu’elles connaissent, ne serait-ce qu’un peu. Les crimes en série étant plutôt rares, nous avons peu de statistiques différentiels « hommes-femmes » dans la façon de tuer.

Une étude américaine s’est cependant penchée sur le sujet. Les chercheurs ont travaillé sur des médias de masse relatant des affaires criminelles. Ils en ont sorti des données qui se sont axées sur 55 tueurs en série féminins et 55 tueurs en série masculins. Les résultats indiquent les faits suivants :

  • les hommes étaient 6 fois plus susceptibles de tuer des inconnu(e)s
  • les femmes étaient 2 fois plus susceptibles de tuer des personnes qu’elles connaissaient déjà
  • 65,4% des tueurs masculins ont pourchassé leurs victimes contre 3,6% des femmes tueuses (des hommes étaient également impliqués dans ces crimes)

Cette étude a également révélé que ces femmes criminelles étaient plus instruites que les hommes et venaient d’un milieu social plus élevé.

En matière de criminalité, les tueurs masculins ont un taux d’arrestation plus élevé que celui des femmes tueuses. Et même s’il est rapporté que le pourcentage des arrestations des femmes est en nette hausse depuis plusieurs années, il s’agit surtout de délits majoritairement mineurs. Les femmes criminelles seraient davantage motivées par le gain financier, tandis que les criminels masculins seraient animés par la prédation sexuelle et la domination. Dans l’esprit de la femme qui tue, il y a très souvent des « justifications » plus larges que l’appât du gain : vengeance, colère, recherche d’attention, pouvoir, traumatisme…

Dans l’ensemble, les hommes commettent des crimes plus violents et se montrent plus agressifs que leurs homologues féminins. Étant physiquement plus forts que les femmes, les tueurs masculins peuvent laisser derrière eux des scènes de crimes plus brutales, avec des blessures graves sur les corps des victimes. À l’inverse, les tueuses se montrent plus discrètes qu’eux : elles préfèrent utiliser l’empoisonnement, la noyade ou la suffocation. Les tueurs en série ont plutôt recours aux armes qu’ils manient pour tirer, poignarder, matraquer, mais peuvent tout aussi bien se servir de leurs mains pour étrangler ou frapper jusqu’à ce que mort s’en suive.

 

L’effet de couple

De manière générale, les tueurs en série agissent seuls. Mais certaines histoires criminelles relatent des homicides commis en binôme, le plus souvent des duos de tueurs masculins. Toutefois, des couples mixtes ont également défrayés la chronique. Dans ce genre de cas, c’est fréquemment l’homme qui domine et orchestre la situation. La femme accompagne, surveille, peut servir d’appât et participe passivement ou activement aux crimes [Lire ou relire : Ces femmes qui aiment les tueurs en série]

Les tueuses solitaires sont vigilantes, plutôt méthodiques et d’un certain âge. Tandis que les tueuses qui agissent avec un binôme sont généralement plus jeunes, bien plus dispersées que les tueuses solitaires et sont habituellement plus violentes. Leurs passages à l’acte criminels peuvent aussi avoir une nature plus imprécise et spontanée. Elles suivent le partenaire qui peut être un homme, une autre femme ou un membre de leur famille. Certaines d’entre elles peuvent également souffrir d’un trouble psychiatrique.

Des catégories de femmes tueuses existent afin de bien différencier leurs mobiles et leurs victimes :

  • Les veuves noires – Victimes : maris ou amants | Mobiles : argent, émancipation
  • Les anges de la mort – Victimes : personnes âgées, enfants, individus dont elles ont la charge | Mobiles : profit, soulagement…
  • Les « avengers » – Victimes : cibles particulières qui leur rappellent un ancien agresseur | Mobiles : colère, vengeance
  • Les missionnaires – Victimes : cibles spécifiques | Mobiles : politique, social, religieux
  • Les femmes souffrant du syndrome de Munchausen – Victimes : principalement des enfants, ou toute personne dont la criminelle à la charge | Mobile : recherche d’attention

Mais les tueuses en série étant plus discrètes que les tueurs masculins, il faut plus de temps pour les arrêter. Une fois qu’elles le sont, il apparaît qu’une fois libres, elles récidivent beaucoup moins que les hommes.

SB.

*Étude : Marissa A. Harrison, Susan M. Hughes et Adam Jordan Gott : « Sex differences in serial killers »

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