Ils ont beaucoup de points communs mais marquent aussi quelques différences. Les narcissiques et les psychopathes flirtent dans le vocabulaire des séries TV mais également celui de notre quotidien ! Régulièrement, n’entendons-nous pas les gens dire de tel individu que c’est un narcissique ou un psychopathe !!! Comment les différencier et surtout, est-il possible de les repérer sans être un spécialiste de la question ?
Une identification facile ?
Pas tant que cela. Avoir des traits d’un trouble de la personnalité ne signifie pas que l’on répond aux critères complets de la pathologie. Ainsi, un individu peut être centré uniquement sur lui-même ou sembler être totalement indifférent à ce qui l’entoure, pour autant, si il ne répond pas un certain nombre de signes, le comportement narcissique ou psychopathe sera « moins extrême » dans les réactions ! Ou, tout simplement, il ne pourra pas être diagnostiqué comme tel !
Néanmoins, vivre ou travailler auprès d’un narcissique ou d’un psychopathe implique bien souvent de marcher sur des œufs ! Quand leur comportement devient une préoccupation constante et que cette inquiétude est discutée avec eux, ils vont retourner la situation, culpabiliser l’autre, critiquer ce qui est dit à leur encontre, tout en manifestant de l’agressivité ou, dans certains cas, en exprimant un silence méprisant.
Le narcissique accorde une attention toute particulière à sa propre personne et à son apparence. A ses yeux, il est le seul à savoir, le seul à comprendre et le seul individu qui compte réellement. Il a donc un niveau très élevé d’estime de soi et a besoin d’être admiré plus qu’il n’a besoin d’aimer. La confiance en soi est une bonne chose, mais c’est dans son extrême qu’elle devient pathologique ! Les narcissiques ont un besoin marqué d’être le centre d’attention, d’ensorceler les gens avec une forte propension à la manipulation. L’objectif de base reste donc de maintenir le pouvoir dans les interactions personnelles et professionnelles, tout en centrant la conversation sur eux-mêmes. Charismatiques, ils savent cependant se montrer charmants, notamment auprès du sexe opposé.
Toutefois, ils peuvent être déstabilisés si une personne ne leur accorde pas l’intérêt grandiose qu’ils pensent avoir ! Le comportement basé sur le charme devient colère et il n’est pas rare que le narcissique cherche à se venger de celle ou celui qui ne le reconnaît pas à sa juste valeur !
Le psychopathe, lui, ne ressent pas ou a peu de sentiments envers les autres. Le comportement en lui-même est malveillant et il traite ses semblables comme des objets. C’est souvent tout en finesse que les psychopathes agissent : ils savent eux aussi montrer une image charmante de leur personne, mais à l’intérieur, c’est un jeu manipulatoire qui domine ! Notons qu’ils évoluent dans la vie, comme ils évolueraient dans un jeu vidéo : ils n’éprouvent aucun attachement réel à qui que ce soit… Ce dysfonctionnement émotionnel abîme fortement celles et ceux qui en ont été victimes. L’incompréhension règne en maître : « Pourquoi moi ? », « Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il me traite ainsi ? »… Cette colère et cette absence d’empathie peut amener le psychopathe devant la justice. Il s’avère être bien plus dangereux dans ses réactions que le narcissique !
Mais la psychopathie n’est pas un état pur. Elle est souvent liée à d’autres problématiques.
Repérage et manipulation des autres
Narcissiques et psychopathes sont les rois de l’observation et flairent avec facilité les personnes qu’ils pourront manipuler avec aisance. Ils arrivent à faire en sorte que ce soient les autres qui se remettent en question, alors que ces derniers devraient normalement s’interroger sur le comportement adopté par ceux qui les font souffrir. Et force est de constater que l’entourage trouve souvent des excuses au narcissique ou au psychopathe car ces 2 types de personnalité sont malgré tout souvent très aimés.
S’ils repèrent avec aisance les traits caractérologiques de ceux qui les entourent, détecter un comportement narcissique ou psychopathe n’est pas si simple : au premier abord, ils sont comme vous et moi, polis, charmants, avec une excellente présentation (notamment le narcissique qui peut accorder une grande importance à « l’apparence ».) Cela pourrait être notre voisin, un collègue ou un proche, et nous ne le saurions probablement pas, du moins, pas au début…
Personnalités criminelles ?
Les narcissiques peuvent parfois s’impliquer dans des affaires d’escroqueries mais ce n’est pas systématique. Toutefois, s’ils éprouvent un impact émotionnel négatif, ils peuvent alors se montrer agressifs, tant verbalement que physiquement, et tombent facilement dans la vengeance. Mais notons que les narcissiques ne sont pas tous des individus violents. Cependant, ils ont ce même mode de pensée partagé avec les psychopathe : ils se croient exemptés des lois qui régissent notre société ! Néanmoins, les narcissiques contrôlant mieux leur impulsivité, ils sont moins susceptibles de commettre un passage à l’acte violent ou un crime que les psychopathes.
Les études sur la psychopathie montrent que ces derniers ont commis des actes illégaux dès l’âge de 15 ans.
Bien que narcissiques et psychopathes aient de nombreux points communs, il réside tout de même quelques différences, notamment dans la façon d’agir et de réagir. Et nous pouvons tous, à un moment donné de notre existence, avoir un comportement narcissique ou même psychopathe, sans pour autant l’être au sens psychiatrique. C’est la durée d’un tel mode de vie et la répétition des actes qui vont orienter l’attitude de la personne, soit vers une action ponctuelle, soit vers une pathologie.
Des questions ? Des témoignages ? Rendez-vous ci-dessous dans les commentaires !
SB.
16 Responses
Si on repère chez un enfant encore jeune (début de l’adolescence) un comportement habituel qui a de nombreux traits communs avec le sociopathe que vous décrivez, comment est-il possible de l’aider à s’en sortir? Merci!
Bonjour Magwa,
Il est très délicat de diagnostiquer une sociopathie ou une pathologie de ce type à un jeune adolescent. En effet, le développement émotionnel, entre autre, peut évoluer différemment. A ce titre, et si vous ne l’avez pas encore lu, je vous oriente vers l’article « L’enfant psychopathe » | http://sylvia-breger.com/enfant-psychopathe/ |
Néanmoins, lorsque le comportement du jeune devient problématique, que cela joue sur sa vie sociale et familiale, et que ses réactions et actions non conformes aux normes sociales deviennent régulières, il convient dès lors de se faire aider par un professionnel.
Dans un premier temps, le médecin posera des questions puis évaluera ses réponses. Ensuite, d’autres tests plus poussés permettront d’établir une probabilité liée à un comportement sociopathe. Si tel est le cas, l’enfant en question devra être suivi par un psychologue ou un psychiatre.
Bien à vous !
Merci de votre éclairage !
Bonjour Sylvia,
Tout d’abord, un grand bravo pour votre merveilleux site qui nous éclaire sur cette douloureuse problématique des troubles de la personnalité.
Voilà : j’ai rencontré une fille qui m’a fait beaucoup de mal.
Je la soupçonne d’être sociopathe car elle répond à la plupart des critères de ce trouble.
La seule chose qui m’interpelle est son amour ou son intérêt (appelons ça comme on veut) pour les animaux.
Elle vit en pavillon avec sa mère et a plusieurs petits chiens (bichons), un chat qui sont bien traités.
Est-ce compatible avec la sociopathie ?
Merci beaucoup pour votre éclairage Sylvia.
Bonjour Yaël,
Merci de votre message.
Vous pensez qu’une personne de votre connaissance correspondrait aux caractéristiques du comportement sociopathe, bien que celle-ci semble apprécier les animaux.
Avoir des correspondances avec des troubles de la personnalité ne signifie pas forcément en être atteint.
Un tel diagnostic repose uniquement sur une évaluation psychiatrique. La personne dont vous soupçonnez ce type de trouble, peut avoir une autre problématique. Effectivement, la sociopathie n’est pas un trouble de la personnalité à l’état pur. Cela est souvent lié à d’autres pathologies.
Chez les sociopathes avérés par une évaluation médicale, il existe des approches pour traiter leur comportement :
1. la psychothérapie
2. les thérapies cognitivo-comportementales
Et parfois, certains font du mal sans être atteint d’aucune pathologie particulière, d’autres ne s’en rendent pas vraiment compte… Il est donc difficile d’évaluer ce genre de diagnostic.
Bien à vous cher Yaël !
Sylvia.
Bonjour ,
Mon fils de 7 ans est narcissique égoïste .
j’ai l’impression qu’il n’a jamais de remort quand il ment ou qu’il fait une bêtise .
je lui parle mais je ne vois rien dans ses yeux comme si je parlais à un mur.
Il ne m’embrasse pas ne me dit pas je t’aime ,pas de geste d’affection .
Il ne veut jamais s’occuper de son demi frère de 1 an ou m’aider .
Son pere est parti de la maison , il le voit très peu (15j/an)
j’ai refait ma vie il y a 5 ans , il n’aime pas son beau père car il n’est pas là à l’encenser comme sa mamie paternelle .
Il voit un Pedospy depuis 6 mois mais je ne vois pas d’amélioration ,j’ai arrêté .
J’ai peur qu’il tourne mal
Il ment beaucoup triche à l’école ( antisèche dans sa trousse)il est souvent dans les histoires à l’école .
Ai je raison de m’inquiéter il a 7 ans ?
Il est gentil que quand on fait tous ses désirs que c’est le petit roi .
Merci pour votre aide
Bonjour Élodie,
Vous expliquez que votre fils de 7 ans semble être narcissique.
Les jeunes enfants sont naturellement centrés sur leur petite personne tout en ayant une vision relativement irréaliste de leurs capacités. Vers l’âge de 7 ans, ils rencontrent une baisse de l’estime de soi et pour d’autres, c’est le début d’une vision narcissique d’eux-mêmes.
Vous indiquez également que votre fils a été suivi par un pédopsychiatre mais que cela n’a rien donné. Qu’avait-il observé au niveau du comportement de votre enfant ? Peut-être faudrait-il en trouver un autre afin que votre petit garçon soit suivi par un professionnel. Cela suggère du temps afin de lui apprendre la connexion aux autres.
Un enfant narcissique souhaite être le centre d’intérêt de son entourage. A ses yeux, ce qui compte c’est l’admiration que l’on peut lui porter, bien plus que de faire preuve d’une véritable amitié ou de vrais sentiments. Il a du mal à se mettre à la place de l’autre et semble trop confiant dans n’importe quelle situation.
En réalité, l’estime de soi d’un narcissique est fragile car il est susceptible de se montrer très agressif si il se sent critiqué ou rejeté.
Ainsi, je me permets juste de vous indiquer quelques conseils pour vous aider vous et votre enfant, ainsi que les autres membres de la famille :
1. l’enfant narcissique veut entendre de la bouche de chacun qu’il est spécial à leurs yeux. Plutôt que de lui dire cela, il vaut mieux lui dire ce message chaleureux « Tu es spécial pour moi, parce que… », en lui expliquant pourquoi il est aimé.
2. face à son jeune âge, il est tout à fait possible de développer son empathie en lui apprenant les sentiments des autres et comment y répondre de façon sincère. Vous pouvez vous servir de livres ou de dessins animés pour encourager votre enfant vers cette voie.
3. soutenir ses efforts est primordial : dès qu’il fait une bonne action, montrez-lui que vous être fière de lui et communiquez cet avancement aux autres membres de la famille.
4. lorsque votre fils utilise un comportement insensible ou nuisible, inversez les rôles et demandez-lui ce qu’il ressentirai si c’était à lui que l’on avait fait cela. Le mettre à la place des autres est primordial pour qu’il apprenne le fonctionnement de la compassion. Cela demande du temps, ainsi, si il ne « joue pas le jeu », ne mettez pas l’accent sur sa méchanceté, mais insistez bien pour qu’il aille de l’avant dans sa démarche d’apprentissage vers le lien. Restez ferme face à lui pour qu’il avance vers le bon chemin. Mais attention, ce qui est valable pour vous l’est également pour tous les autres membres de votre famille. Ils doivent adopter la même attitude !
Mais surtout chère Élodie, bien que le narcissisme existe chez les enfants, cela ne signifie pas que le vôtre est définitivement coincé dans cette attitude auto-centrée. Il est très jeune et vous devez avoir confiance en sa capacité à grandir et à apprendre l’importance de ses propres émotions et celles des autres.
Vous serez toujours la bienvenue pour en parler ici.
Bien à vous.
Sylvia.
Quelques livres qui pourront vous aider :
– Le livre de mes émotions de Stéphanie COUTURIER et Maurèen POIGNONEC
– Le cabinet des émotions : Aidez votre enfant à gérer ses colères: Exercices et outils pour apaiser et éviter les crises de Stéphanie Couturier
– Au fil des émotions: Dis ce que tu ressens de Cristina Nunez Pereira et Rafael R. Valcarcel
Bonjour ! Mon neveu qui a 19 ans vient de s’installer chez mes parents, mis à la porte par une mère instable, colérique et menteuse qui a collectionné les compagnons et attend un 4ème enfants, à chaque fois d’un père différent. Mon frère, le père de ce jeune homme, a fuit ses responsabilités et était lui-même plus dans une posture de « possession » que d’amour au moment de la séparation avec la mère. Aujourd’hui ma sœur, mon compagnon et moi-même tentons par tous les moyens d’aider et mon neveu, et mes parents dépassés par sa violence et son manque total d’implication dans quoi que ce soit. A plusieurs reprises nous avons alerté mes parents sur le fait que, même verbale, sa violence et son mépris sont inacceptables. Nous nous posons aujourd’hui la question d’une sociopathie, tant il est différent suivant la personne qui est face à lui (jamais de débordements lorsque nous l’hébergeons un weekend… Nous sommes très démunis dans la mesure où même si ma famille se mobilise pour lui offrir le maximum, dont la formation professionnelle dont il disait rêver mais dans laquelle il ne fait strictement rien (tout en rejetant la faute sur ses enseignants)………… il rend la vie impossible à mes parents de 73 et 78 ans,et je doute que cela s’arrange. Que faire ? Vers qui se tourner vu qu’il est majeur ? Quelle attitude avoir sachant qu’il a manqué de « cadre » toute sa vie, mère ne travaillant pas et se vantant de mieux vivre que nous qui nous défonçons, environnement familial déplorable, conflits perpétuels sous son nez, etc. Beaucoup de questions, et pas un début d’espoir pour nous…
Bonjour,
Votre neveu de 19 ans vit chez vos parents de 73 et 78 ans, et leur mène la vie dure. Ce dernier vient d’un milieu familial compliqué où il ne semble pas avoir eu de repères parentaux.
La situation est complexe c’est pourquoi il pourrait être intéressant que votre famille se fasse accompagner par un professionnel qui vous guidera dans cette étape délicate (éducateur, psychologue…)
Vous êtes plusieurs à vous inquiéter de la situation et vous indiquez que le comportement de ce garçon diffère selon les personnes qui se trouvent avec lui.
N’ayant jamais eu de repères dans sa vie, ce jeune homme va avoir besoin de comprendre le fonctionnement d’un encadrement juste mais ferme. Peut-être avez-vous eu, votre sœur, votre compagnon, vos parents et vous-même, une discussion avec votre neveu ? Si cela n’est pas le cas, je vous encourage à le faire tous ensemble.
Il faut lui expliquer que son comportement est nocif non seulement pour les autres mais aussi et surtout pour lui-même.
Il va devoir apprendre à se responsabiliser. Rappelez-lui toutes les actions positives qui ont été mises en place pour lui, assurez-lui qu’il aura tout le soutien familial dont il aura besoin mais que pour cela, il va devoir faire des efforts, et des efforts soutenus. En bref, lui imposer des règles auxquelles il devra apprendre à se tenir. Les premières étant :
1. L’attache responsabilisante qu’est sa formation professionnelle
2. Respecter vos parents sans quoi il y aura des sanctions pour lui
Bien sûr, tout ne se fera pas en un jour. Demander à quelqu’un de respecter un règlement et de faire des efforts alors qu’il n’a jamais eu de repères parentaux, est toujours délicat. C’est pourquoi, il semble important d’avoir quelqu’un dont cela est le métier, pour vous accompagner dans cette démarche. Cela permettra à votre neveu de trouver son intérêt et surtout un but constructif pour son avenir.
Tenez-moi au courant !
Bien à vous.
Sylvia.
Victime depuis 25 ans d’un psychopathe narcissique sociopathe
Qui a absolument tout détruit de À à Z dans ma vie et m’ayant tout volé Je n’ai plus rien ni aucun moyen de le fuir Je vit dans un stress permanent sans cesse provoquée trompée bafouée humiliée Depuis des années j’ai Tout essayer pour partir…
C’est back street non stop !!!
Que faire ? Avez vous une solution que n’aursais pas encore tentée ? Ou un moyen de le faire enfermer ?
Merci de votre aide
Bonjour,
Vous expliquez être la victime d’une personne qui vous humilie de façon permanente et n’arrivez plus à trouver de solution pour l’éloigner de vous.
Je vous conseille de vous rapprocher de cette personne qui a rédigé des livres sur le sujet et surtout, qui accompagne des victimes de pervers-narcissiques. Peut-être pourra-t-elle vous conseiller sur votre situation personnelle.
Voici le lien pour la contacter : http://pervers-narcissiques.fr/contact/
Tenez-nous informés !
Bon courage à vous.
Sylvia.
Bonsoir,
Quelle est la différence entre un psychopathe et un sociopathe?
Merci
Bonjour,
Psychopathes et sociopathes ont beaucoup de points en commun : même problème d’empathie, de charme superficiel et l’incapacité à respecter la morale.
Les psychopathes ont la capacité d’évoluer normalement dans la société : travail, relations sociales, amour… Ce sont des personnes organisées et qui savent planifier à l’avance.
Les sociopathes s’intègrent plus difficilement. Plus introvertis que le psychopathe, ils sont généralement beaucoup moins stables sur le plan émotionnel. Leur impulsivité amène un comportement désorganisé qui les rend imprévisibles aux yeux des autres.
Il se dit aussi que la psychopathie serait innée alors que la sociopathie serait liée à l’environnement de l’individu.
Bien à vous.
Sylvia.
Un grand merci.
[…] Narcissique ou sociopathe, les explications d’une criminologue […]
[…] J’ai dégoté un article d’une criminologue, Sylvia Bréger, tout à fait édifiant et instructif. […]