Les troubles de la personnalité sont diagnostiqués en fonction des déficiences observées en rapport avec une ou plusieurs pathologies psychiatriques. De nos jours, il n’est pas rare d’entendre les gens dire que telle connaissance est probablement borderline, ou narcissique, voir psychopathe ! Mais qu’en est-il exactement ? Quels sont les symptômes de ces troubles mentaux et comment les reconnaître ? A travers cet article, nous allons faire le point sur les principaux troubles de la personnalité…

 

Un appel à la prudence !

Bien que la psychologie et la psychiatrie ont réellement évolué durant toutes ces années, il apparaît que de tels diagnostics sur les troubles mentaux ne peuvent pas être toujours précis. Ce que l’on apprend dans la théorie est rarement en lien avec ce que l’on peut réellement observer. Il s’agit davantage d’orienter l’évaluation vers une “tendance” susceptible d’être elle-même en lien avec d’autres pathologies. C’est important de le noter pour les définitions qui figurent ci-dessous : il y a différents stades dans ces troubles et il peut y avoir des changements de registres psychopathologiques.

Les professionnels de la santé traitent ces problématiques via des séances “comportementales”, un suivi psychologique mais également des traitements médicamenteux.

 

1. Le trouble de la personnalité paranoïaque

Le paranoïaque ressent une méfiance extrême vis-à-vis de tout le monde : inconnus, amis, famille et conjoint… Il alimente cette paranoïa : tous les indices qu’il croit percevoir sont pour lui autant de preuves qui valident le fait que les autres lui veulent du mal ! Le comportement paranoïaque détruit la construction relationnelle avec l’entourage car les réactions sont agressives et incompréhensibles ! Susceptible, le paranoïaque sombre rapidement dans la honte, ce qui déclenche des conflits constants, une vive colère et l’envie de se venger ! Il vit dans la crainte continuelle que les autres lui nuisent ou le manipule et met systématiquement en doute ce qui peut être dit ou montré car tout est sujet à interprétation…

Il existe différents sous-types de psychose paranoïaque :

  • la jalousie
  • le délire de persécution ou de complot
  • la conviction d’être aimé passionnément par quelqu’un alors que ce n’est pas le cas (érotomanie)
  • l’assurance d’être victime de quelqu’un ou de quelque chose faisant sombrer dans le délire de revendication

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La conduite à tenir devant un paranoïaque est basée sur la prudence des mots et des attitudes non verbales. Pas de langage à double sens et encore moins de moqueries plus ou moins exprimées. Il vaut mieux ne pas être seul en compagnie d’un paranoïaque en pleine crise.

 

2. Le trouble de la personnalité schizoïde

Le schizoïde se tient à l’écart du monde extérieur, préférant se concentrer sur son monde intérieur, dont l’imaginaire est très riche. Apathique, la personnalité schizoïde est détachée de la vie sociale, indifférente aux autres et sans désir d’aucune sorte de se rapprocher de ses semblables. L’individu souffrant de ce trouble ne veut pas entretenir de relations avec les gens, éprouvant une grande peine à exprimer ses émotions.

Aller vers l’autre et nouer un lien quelconque semble pénible pour celle ou celui atteint de schizoïdie. Il y a une incapacité à ressentir et à comprendre les sentiments des autres, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n y a pas d’affect ! Les schizoïdes ont surtout l’impression d’être des personnalités à part ce qui conduit à un détachement relationnel. Ils préfèrent ainsi se protéger dans leur monde intérieur, restant hermétiques à la société avec une déconnexion dans la communication en général !

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Attention de ne pas confondre avec la personnalité schizotypique ou schizophrénique. Ces pathologies sont beaucoup plus graves que les traits de la schizoïdie, car en lien avec une déconnexion de la réalité, des hallucinations et des délires paranoïaques. Un schizoïde peut évoluer vers une schizophrénie mais cela n’est pas systématique.

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Devant une personne schizoïde, il convient de respecter sa nature solitaire ainsi que son imaginaire. Il ne faut pas lui faire une conversation intense : cela serait perturbant pour elle. S’intéresser à son monde intérieur tout en faisant en sorte que l’individu ne s’isole pas totalement.

 

 3. Le trouble de la personnalité “borderline”

Le borderline a une structure mentale instable, avec des émotions qui sont mal gérées ainsi que des comportements impulsifs. Le borderline se situe entre la névrose et la psychose, comme par exemple, la schizophrénie et les troubles bipolaires ! Ce trouble de la personnalité amène une réelle difficulté à se lier aux autres, les émotions étant ressenties de façon exacerbées, tout en étant très mal maîtrisées ! Il s’agit d’une pathologie mentale qui nécessite des soins thérapeutiques et médicamenteux. Pour établir un tel diagnostic, il faut une observation régulière des différents symptômes. Le psychiatre est à même de prescrire des médicaments comme des antidépresseurs et des anxiolytiques afin de calmer les angoisses du borderline. Il est également essentiel que le patient suive une psychothérapie en lien avec son traitement médical.

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C’est le caractère récurrent des symptômes qui démontre le trouble de la personnalité. Notons que d’autres troubles psychologiques peuvent être associés à la personnalité borderline.

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Il faut garder une certaine distance relationnelle afin d’éviter un rapport qui peut devenir anormalement fusionnel pour le borderline. Le tout, sans faire d’autoritarisme !

Le fait de valoriser leur identité est important car l’individu souffrant de ce trouble a une piètre image de lui-même. Montrer sa présence est donc essentiel ! Cela rassure le borderline. Il ne faut donc pas les abandonner, surtout en période de crise… Il ne faut pas non plus se sentir blessé ou être affecté par les changements d’humeur du borderline. Il n’a pas vraiment conscience de ce qu’il inflige : c’est la maladie qui parle !

 

4. Le trouble de la personnalité narcissique

Le narcissique a une très haute opinion de lui-même et demande donc à être admiré, sans oublier que ce dernier s’octroie tous les droits. Il a peu d’empathie et par ce fait, il n’accède pas à ses émotions ni à celles des autres. Par ailleurs, ses semblables ne l’intéresse pas le moins du monde. Il apparaît comme un être égocentrique, froid, égoïste, intolérant et insensible. Cette pathologie est psychiquement ancrée dans la personnalité de l’individu. Il utilise le mensonge et la manipulation pour arriver à ses fins et ses relations avec les autres sont superficielles : il exploite ses congénères et se sent infiniment supérieur à eux !

Le narcissique ne supporte pas la réussite des autres ! La jalousie est l’un des éléments fort de sa personnalité. Il accorde également une grande importance à l’apparence ! Il est généralement toujours impeccable dans ses tenues vestimentaires car il est en cesse dans un rapport de séduction avec les personnes qui sont autour de lui. Dans un premier temps, les gens trouvent le narcissique séduisant mais plus ils évoluent auprès de lui, plus ils s’aperçoivent que son comportement leur est totalement nuisible. L’individu qui souffre de ce trouble de la personnalité ne supporte pas que quelqu’un n’aille pas dans son sens ou ne l’estime pas comme il le souhaite. Cela entraîne très rapidement une rage qu’il aura bien du mal à contrôler.

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Il n’est pas évident d’avoir une relation quelle qu’elle soit avec un individu narcissique. Il est conseillé de se montrer discret sur nos propres réussites (chose qu’il ne supporte pas) et ne pas rentrer en opposition avec lui : le conflit est souvent ce qui vient clôturer la discussion. Il ne faut pas s’attendre, ni même rechercher, un quelconque “échange” de type donnant-donnant car le narcissique prend mais ne donne rien en retour. Il faut donc se montrer très vigilant avec ce type de personnalité qui tente systématiquement la manipulation sur autrui. Il faut essayer, autant que possible, de maintenir une distance avec les individus narcissiques.

 

5. Le trouble de la personnalité psychopathe

Le psychopathe ne possède pas ou peu d’empathie. Tout comme le narcissique et le sociopathe, il n’a pas accès à ses émotions et n’identifie pas celles des autres. Cette nature insensible trouve l’une de ses sources dans le cerveau même des psychopathes. La neurologie révèle que la partie du système émotionnel dont les zones sont celles de l’empathie, de la moralité et du contrôle de soi, ont une très faible activité. Ces déconnexions seraient responsables de cette incapacité à ressentir des émotions.

Le psychopathe n’éprouve ni honte, ni regrets, ni peur. C’est un grand manipulateur et le mensonge est sa principale nature. Il use d’un grand charisme et d’un charme qui restent toutefois très superficiels ! Notons tout de même que “psychopathe” ne signifie pas “tueur en série” ! Même si la personnalité psychopathique est très impulsive et peut rentrer dans de vives colères, pour autant, il n y pas un assassinat à chaque conflit !!! Certes, son irresponsabilité comportementale l’amène dans des situations de réelles mises en danger. Danger que l’individu psychopathe ne craint pas puisque il ne ressent pas réellement la peur.


》En savoir plus : Les psychopathes ont-ils des émotions ?


 

Mais afin de diagnostiquer un tel trouble de la personnalité, il faut évaluer les symptômes à travers des tests très précis, notamment neurologiques (IRM du cerveau). Les signes cliniques démarrent généralement vers la fin de l’adolescence et doivent perdurer tout au long de la vie du sujet. Car ce qui pourrait sembler être de la psychopathie pourrait en fait s’avérer être tout autre chose : une autre maladie psychiatrique, une prise de stupéfiants, etc…

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Outre le narcissique, le psychopathe a aussi des traits communs avec le sociopathe : le manque d’empathie, de remords et de peur, tout en étant incapable d’assumer leurs responsabilités. Tous ont des comportements impulsifs et violents. Pour faire la distinction entre psychopathe et sociopathe, les études sont à ce jour toujours très discutées, sans réel accord sur le sujet. Toutefois, le sociopathe semble plus impulsif et moins réfléchit que le psychopathe. Il agit de manière désorganisée et passe à l’acte sous le coup d’une grande nervosité ou d’impatience. Le psychopathe, lui, est plus patient et planifie ses actions ou sa vengeance. Le sociopathe serait donc un peu plus imprévisible que le psychopathe ! Mais là aussi le diagnostic repose sur des tests qui demandent du temps, et sur l’analyse des actes commis.

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Il est très difficile de sortir d’une relation personnelle ou professionnelle avec de telles personnalités pathologiques comme le pervers-narcissique, le sociopathe et le psychopathe. D’une certaine manière, ils “vampirisent” l’entourage et vident chacun de son énergie. Si une personne semble avoir des traits de caractère liés à l’une de ces pathologies, le mieux est de réellement se tenir à l’écart de tels individus, au mieux, de les fuir ! En aucun cas il ne faut rentrer dans leur jeu de séduction, ni tenter de rentrer dans une quelconque concurrence contre eux. Ils repèrent aisément les failles des autres et s’y engouffrent avec une grande facilité de façon à mieux pouvoir manipuler ceux qui les entourent.

 

Pour conclure…

Il existe d’autres troubles de la personnalité comme le trouble histrionique, la personnalité évitante, dépendante, obsessionnelle-compulsive, etc… Comprendre la dizaine de troubles de la personnalité est très complexe mais les diagnostiquer avec fiabilité l’est encore plus. C’est pourquoi un simple constat n’est pas suffisant. Il faut établir les signes cliniques point par point et passer par des mains médicales expertes. Et c’est aussi pour cela qu’il ne faut pas accuser trop vite le collègue du bureau d’à côté d’être un sociopathe ! Beaucoup d’autres choses pourraient expliquer ses changements d’humeurs fréquents ou le fait qu’il soit méprisant avec tout le monde… N’oublions jamais que le comportement humain en général est difficile à analyser avec certitude !!!

En attendant, je vous laisse visualiser la vidéo qui reprend ces principaux troubles de la personnalité, notamment en y découvrant les grands noms des criminels qui ont souffert de ces pathologies.

SB.

  • Affaire criminelle “Les sœurs Papin” – Cliquez ici
  • Affaire criminelle “L’étrangleur de Boston” – Cliquez ici
  • Affaire criminelle “Vincent Chenot, le tueur borderline” – Cliquez ici
  • Affaire criminelle “Guy Georges, le tueur de l’Est parisien” – Cliquez ici
  • Affaire criminelle “Donald Harvey” – Cliquez ici
  • Livre “Les troubles de la personnalité” Cliquez ici
  • Livre “La paranoïa” – Cliquez ici
  • Livre “La schizophrénie : psychopathologie des schizoïdes et des schizophrènes” – Cliquez ici
  • Livre “Manuel du borderline” – Cliquez ici
  • Livre “Face aux narcissique : mieux les comprendre pour mieux les désarmer” Cliquez ici
  • Livre “La sagesse du psychopathe” – Cliquez ici
  • Guide PDF “Le fonctionnement psychologique des psychopathes” – Cliquez ici

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Crédits photos © « Man covering his eyes » By Kues – Freepik.com

 

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