Le visage est le reflet de nos émotions, qu’elles soit sincères ou… fabriquées de toutes pièces.

Pour repérer ce que ressent notre interlocuteur, nous observons toujours son visage, zone d’expressions instinctivement décryptables.

 

Quand les expressions faciales sont trompeuses…

Lorsque nous mentons, c’est-à-dire au moins 4 fois par jour,  nous centrons notre contrôle sur le discours que nous tenons. Puis, nous coordonnons aux mots les mimiques faciales qui vont avec.

Il est d’ailleurs intéressant de constater que nous accordons un crédit particulier à ce que nous visualisons. N’entendons-nous pas souvent dire : “Il avait l’air sincère” plutôt que “Je crois ses propos” ? Nous nous attardons davantage sur une figure empreinte d’émotions que sur un déballage de paroles. Ainsi, le visuel l’emporte bien souvent sur l’auditif. Cela est de l’ordre de l’émotionnel, de l’instinctif…

A tel point que l’absence d’expressions sur un visage peut sembler suspect !

Dernièrement, lors d’un reportage sur la disparition d’une fillette, l’entourage de l’enfant était interviewé. Je n’ai pas vraiment été surprise d’entendre quelques commentaires concernant un des membres de la famille : “Celui-là, il n’a pas l’air clair… Pas étonnant que la police en soit venue à le suspecter…” Pourquoi de telles suspicions ? La réponse fut simple : “On dirait qu’il ne ressent rien, il n’exprime aucune émotion, il est froid et distant lorsqu’il parle de l’enfant ».

Il peut arriver que certaines personnes ne manifestent peu ou pas d’expressions faciales lorsqu’elle relatent un moment douloureux.

Faut-il en déduire qu’elles sont secrètement et forcément coupables ? Bien sûr que non.

Toutefois, dans bien des occasions, notre visage peut s’avérer être un complice de taille pour ajouter de l’effet à notre mensonge verbal.

Nous l’avons vu : les expressions faciales sont le moteur principal de notre communication non verbale. Elles s’avèrent donc très utiles pour perfectionner la tromperie.

 

Un seul responsable : le cerveau !

Ainsi, nous basons souvent notre ressenti sur des émotions qui se dessinent sur la figure de notre interlocuteur.

Le décodage de la gestuelle et des expressions faciales montre bien à quel point il est essentiel d’observer la cohérence entre ce qui est dit et ce qui est montré ! Car il est fortement possible de mentir avec son langage non verbal.

Mais pourquoi est-il plus facile de trahir l’autre avec son visage plutôt qu’avec ses mains ou ses jambes?

Image 8

L’explication est assez simple. La proximité entre notre visage et notre cerveau permet de mieux contrôler les muscles faciaux plus que n’importe quelle autre partie de notre corps.

Par exemple, nous pouvons mimer l’expression de la joie afin de sembler parfaitement détendus aux yeux des autres. Lorsqu’un sourire vient se dessiner subtilement sur notre bouche, l’ordre qui émane de notre cerveau jusqu’à notre visage est rapide et facilement maitrisé. Toutefois, nos membres inférieurs échapperont davantage à ce contrôle.

Ainsi, seul un œil averti peut repérer cette simulation :

55 le sourire est facilement commandé par le cerveau, mais il n’est pas sincère

56 différentes crispations faciales viennent confirmer le “faux sourire”

57 un stress qui est dégagé du visage, va forcément se poser ailleurs (mains, doigts, pieds, microdémangeaisons, microcaresses, etc…)

Dès lors, n’oubliez jamais que les émotions peuvent être sincères au même titre qu’elles peuvent être feintes.

Résumons : nos expressions faciales nous permettent :

12d’exprimer les émotions que nous ressentons réellement

12 de dissimuler une émotion, de façon volontaire

12 de modifier une expression au profit d’une autre

12elles peuvent aussi être le résultat d’un refoulement dont nous n’avons pas conscience (microexpressions)

 

La lecture du visage

Lorsque nous nous concentrons sur le visage de notre interlocuteur, nous le regardons dans son ensemble. Hors, pour bien repérer la cohérence d’une expression, il ne nous faut pas “regarder” son visage mais en “observer” ses différentes parties :Image 7 Bis

36La zone du front (repère de réflexion, d’anxiété, de mécontentement ou encore de peur)

36La zone des sourcils et des paupières (tristesse, surprise, peur, colère)

36La zone des yeux (joie, tristesse, peur…)

36La zone du nez (dégoût, agressivité)

36La zone de la bouche (joie, tristesse, mépris, surprise, dégoût, colère ou peur)

36La zone du menton (ce dernier remonte légèrement lors de conflits/colères ou de tristesse)

Soyez réceptifs : le cerveau étant proche du visage, il peut facilement nous tromper si nous n’y prenons pas garde !

SB.

 

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5 Responses

  1. Bonsoir,

    Merci pour votre message.

    Sur notre visage, il n’y a pas d’expressions « types » du mensonge. Il s’agit surtout d’observer la cohérence ou l’incohérence d’une parole face à une émotion montrée. La détection du mensonge étant très complexe, il faut repérer plusieurs indices qui prouvent la simulation.

    Toutefois, la culture et parfois l’éducation, peuvent effectivement jouer un rôle au niveau de notre non verbal. Quant aux émotions, un certain nombre d’entre elles sont universelles mais d’une culture à l’autre, elles peuvent varier.

  2. Bonjour Sylvia,

    J’envie votre travail, j’aimerai vous contacter en privé pour un échange de mail, j’ai quelques questions à vous poser (en aucun cas des conseils sur la synergologie, juste sur un cursus a prendre ou ne pas prendre).

    Cordialement Clément.

  3. Bonjour Silvya j’aimerais vous demandez une chose j’ai 17 ans je suis encore à l’école mais je m’intéresse énormément à la gestuelle , et j’ai remarqué que vous associé le « menton relevé, tête en arrière et ride de la glabelle à de la colère  » dont je suis tout à fais d’accord avec vous, je voulais juste pour confirmation savoir si le  » menton relevé  » uniquement et du à l’écoute et/ou dans une discussion signifierait bien le « Mépris ». Littéralement je dirais que si la personne en face de vous lève le menton à chaque fois qu’il/elle vous parle : c’est qu’il ne vous apprécie guère ! Non ? Merci d’avance ..

    Cordialement, jeune apprenti

  4. Bonjour,

    Comme pour toute analyse du non verbal, n’oublions pas de prendre en compte plusieurs indices et, l’essentiel, le contexte de la situation.

    Pour commencer l’analyse émotionnelle d’une personne, il faut repérer la position de sa tête.

    Si cette dernière est baissée, l’émotion ressentie est gardée pour soi. Si elle est montante, l’émotion ressentie est partagée avec l’interlocuteur.

    Il nous faut ensuite prendre en compte l’expression du visage en comptabilisant les items qui nous amènent à penser que la personne est triste, en colère, effrayée ou heureuse. Le reste du corps va également nous donner des indications supplémentaires.

    Ainsi, il est très important de souligner qu’une tête relevée ne s’identifie pas que dans la colère.

    Une tête montante peut aussi se retrouver dans une émotion positive (joie, enthousiasme…) ou dans une émotion négative (colère, mépris…)

    Vous l’avez compris, l’axe de la tête se fera en fonction du contexte et des indices émotionnels observés.

    Bonne journée à vous !

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